Yanis Berbar-Revol est étudiant en droit et a reçu cette année la bourse Entente Cordiale Herbert Smith Freehills pour étudier une année en LLM au Royaume-Uni. Un parcours qu'il effectue à distance, ayant débuté en parallèle un poste en France en tant que juriste transactionnel pour la Caisse des dépôts et consignations. Notre chargée de projets Education, Marianne Garcia, l'a interrogé sur ses motivations, sur ses impressions concernant l'enseignement supérieur au Royaume-Uni, et sur ses projets.
Marianne Garcia : vous avez en 2021 reçu la Bourse Entente Cordiale Herbert Smith Freehills pour entreprendre une année de cursus au Royaume-Uni et vous avez été admis à King’s College où vous venez de commencer vos études à distance en temps partiel tout en travaillant en France. Racontez-nous brièvement votre parcours académique, ce que vous allez étudier dans le cadre de votre LLM et ce qui vous a donné envie d’étudier au Royaume-Uni ?
Yanis Berbar-Revol : J’ai effectué une licence en droit à l’université Paris II Panthéon-Assas. En troisième année de licence j’ai rejoint le cursus réservé aux sportifs de haut niveau de cette même université. Il s’agit d’un parcours en alternance, j’ai travaillé pendant un an dans un cabinet d’avocats, et permet des facilités d’horaires pour les entraînements sportifs. En effet, je pratique l’aviron depuis environ 10 ans, pendant mes études je m’entrainais quotidiennement. Ensuite, j’ai poursuivi en Master 1 Droit privé et public des affaires, toujours dans le cursus réservé aux sportifs de haut niveau à l’université Panthéon-Assas. J’ai réalisé mon alternance au bureau de l’environnement de la préfecture de la Seine-Saint-Denis. Puis, j’ai été admis au Master 2 Droit public de l’économie, également à l’université Panthéon-Assas. Enfin, avant de commencer mes études au King’s College London et de débuter un nouveau poste en France, j’ai effectué 14 mois de stage/CDD en cabinets d’avocats et ai été chargé de travaux dirigés à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne en Master 1.
Dans le cadre du LLM, j’étudie le droit financier et commercial international. Les cours portent notamment sur les régulations financières, bancaires, le financement de projets, le private equity …
Ce qui m’a donné envie d’étudier au Royaume-Uni, c’est tout d’abord un véritable intérêt culturel pour le pays. J’avais notamment travaillé en tant que serveur à Londres pendant 3 mois entre ma première et deuxième année de licence, cette expérience a été exceptionnelle : j’ai vraiment découvert Londres, les londoniens et la culture. En outre, la méthode d’enseignement anglaise, qui laisse une grande autonomie aux étudiants, a été un élément décisif dans ma décision.
Marianne Garcia : Quelle est la chose ou la personne qui vous a le plus influencé dans votre choix du Royaume-Uni et de votre université d’accueil ? Les classements des universités britanniques, le taux d’employabilité, un conseiller en orientation, un·e ami·e/de la famille ?
Yanis Berbar-Revol : Les classements des universités britanniques ont joué un rôle. Cependant, le rayonnement international et l’ouverture d’esprit des universités britanniques sont les éléments qui, je pense, m’ont le plus influencé dans mon choix. Plus particulièrement pour le King’s College, ce sont également les matières enseignées qui, d’une part, m’intéressent à titre personnel et, d’autre part, complètent mes études en France ce qui me permet d’avoir une vision véritablement globale du financement de projets, domaine dans lequel j’exerce.
Marianne Garcia : Pouvez-vous nous expliquer, pour les étudiants qui seraient intéressés, la procédure pour postuler dans une université britannique pour un diplôme de LLM ? Quand faut-il s’y prendre, quelles sont les exigences des universités britanniques et quelles sont les étapes ?
Yanis Berbar-Revol : Pour postuler dans une université britannique pour un diplôme de LLM, il est nécessaire de se rendre sur les sites internet de chaque université. Le dossier est presque similaire à celui pour postuler en master 2 en France (diplômes, relevés de notes, expériences professionnelles et tout cela en anglais). Cependant, une grande importance est accordée à la lettre de motivation. Cette dernière prend du temps à rédiger, il faut donc s’y prendre en avance pour qu’elle permette à l’université de comprendre notre projet et surtout pourquoi cette université en particulier. Pour postuler, la période décembre/janvier est celle de la plupart des universités. S’agissant des exigences, les universités britanniques demandent le plus souvent une moyenne de 12 ou 13/20. En outre, elles mettent également au premier plan de la sélection les expériences professionnelles mais surtout les activités extracurriculaires. Après avoir déposé son dossier, il y a un temps d’attente de 1 à 3 mois en fonction des universités.
Marianne Garcia : Que vous apporte la Bourse Entente Cordiale Herbert Smith Freehills ? Nous venons d’ouvrir l’appel à candidatures pour l’année prochaine, quels conseils donneriez-vous aux prochains candidats ?
Yanis Berbar-Revol : La Bourse Entente Cordiale Herbert Smith Freehills m’apporte, évidemment, un soutien financier qui me permet d’effectuer mon diplôme, mais surtout cela m’a donné beaucoup de confiance en moi. En effet, le fait d’avoir eu l’occasion de passer un oral devant un jury composé d’éminents juristes et d’en avoir été lauréat m’a sincèrement donné de l’assurance pour la suite.
Je dirais aux prochains candidats d’être honnêtes dans leur dossier et notamment dans la lettre de motivation et pendant l’oral. Je pense que cela permet de se poser les bonnes questions en amont et de renforcer sa motivation pour le projet d’étude à l’étranger. Par ailleurs, mettre en avant ses expériences extra-scolaires est un vrai plus pour votre dossier.
Marianne Garcia : Maintenant que vous avez débuté votre cursus en ligne avec King’s College, partagez avec nous vos premières impressions ! Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans la manière d’enseigner ? Qu’avez-vous le plus apprécié et avez-vous été déçu par certains aspects ? Qu’attendez-vous de ce diplôme ?
Yanis Berbar-Revol : Les cours sont géniaux ! Le fait de participer à des classes avec des étudiants du monde entier permet de s’ouvrir à de nouvelles manières de réfléchir, de découvrir de nouvelles législations, de pouvoir les comparer. Ce qui m’a le plus étonné : les professeurs sont à l’écoute et les cours sont essentiellement des discussions et réflexions avec les étudiants, c’est réellement enrichissant. J’ai apprécié l’accompagnement personnalisé du King’s College qui assigne un « personal advisor » pour chaque étudiant ; je n’ai pas encore été déçu pour le moment.
J’attends de ce diplôme de continuer de m’ouvrir l’esprit sur des enjeux juridiques, économiques, financiers que je ne connais pas encore ; de me permettre de pouvoir travailler à l’étranger si l’envie me vient un jour.
Marianne Garcia : Quels sont vos projets pour l’avenir et comment pensez-vous maintenir les liens avec le Royaume-Uni, même si vous n’êtes pas physiquement présent sur le territoire britannique ?
Yanis Berbar-Revol : Je vais débuter un CDI en tant que juriste transactionnel et financement de projets à la Caisse des dépôts et consignations. Concernant mes liens avec le Royaume-Uni, le diplôme en ligne me permet tout de même de pouvoir aller au King’s College à n’importe quel moment et de bénéficier des infrastructures de l’université, il est donc possible que j’aille à Londres pour cela. En outre, la remise des diplômes est également à Londres, une occasion supplémentaire de s’y rendre donc.