Pauline Cavenaile, étudiante française, témoigne de son parcours et de ce qui l'a mené à poursuivre ses études au Royaume-Uni. Elle offre également des observations sur ses trois ans d'études dans une université londonienne.
J’ai toujours adoré voyager et sortir de ma zone de confort. J’ai eu la chance d’avoir le soutien de ma famille pour chacun de mes projets. Adolescente, je suis partie vivre seule à Madrid pendant un été et cette expérience m’a ouvert les yeux sur la richesse des différences entre cultures dans le monde. Après mon baccalauréat, j’ai pris une année sabbatique afin d’en apprendre plus sur moi et mes envies. J’ai réalisé une mission humanitaire, travaillé, fait un stage et voyagé aux Etats-Unis pour apprendre l’anglais.
A mon retour, je souhaitais étudier dans une université étrangère, parler anglais était primordial et je voulais expérimenter le dynamisme d’une grande ville. Londres représentait l’équation parfaite. J’ai postulé à plusieurs universités anglaises qui proposaient une formation en communication sur le site UCAS (la version anglaise du site Post-Bac). Quelques semaines plus tard, j’ai été acceptée par trois écoles dont Brunel University London.
Arriver à Londres
Le campus est un petit village étudiant avec tout à portée de main. Grâce à un service d’intégration pour les étudiants étrangers, j’avais déjà un bon cercle d’amis quand les cours ont commencé.
Le premier mois de classe a été difficile car je manquais de vocabulaire et parler une autre langue me fatiguait beaucoup. Mais ce surplus de travail n’a jamais été vain puisque j’ai finalement réussi à atteindre l’équivalent d’une mention Bien en fin de cycle. J’ai également suivi des cours de soutien d’anglais offerts par l’université en grammaire, conjugaison, expression écrite et prononciation. J’ai rapidement pu suivre normalement les cours, participer en classe, et avoir plus de temps libre.
Le système éducatif anglais ne diffère pas tant du système français. Les cours sont donnés en amphithéâtre, avec l’aide de supports visuels. Le matériel pédagogique est disponible sur une plateforme en ligne qui permet aussi de vérifier l’emploi du temps, les évènements importants, les listes de lectures et autres dates d’examens.
Un conseil aux parents : ne soyez pas affolés quand vous comparez le nombre d’heures de cours au prix des études, surtout dans des matières telles que les sciences sociales ou les arts. La qualité de l’enseignement britannique ne se mesure pas par des heures de cours ; mais par, entre autres, une équipe enseignante accessible qui soutient énormément ses étudiants, des cours de qualité, une immense bibliothèque, des travaux de groupe et du soutien individuel par chaque tuteur.
Travailler à Londres pendant ses études
En soi, mes cours n’occupaient que 15 à 20 heures par semaine, auxquels je rajoutais 20 heures de travail personnel. J’ai pu m’organiser efficacement et gérer un, puis deux emplois à mi-temps pour assurer mes dépenses.
Londres offre effectivement beaucoup d’opportunités pour les étudiants, notamment pour travailler avec des start-ups. Contrairement au système français, il est très répandu de faire du ‘volunteering’ (bénévolat), même dans une entreprise. Ce système reconnaît les qualités d’un jeune travailleur, à savoir la flexibilité et un esprit créatif innovant.
J’ai commencé à travailler en tant que coordinatrice d’étude de marché européen pour une marque de mode et suis maintenant assistante de gérant de programme dans une ONG gouvernementale. Mon université en particulier a beaucoup contribué à développer mes compétences professionnelles en proposant des contrats flexibles, compatibles avec mes études.
La vie en dehors des cours
Ma vie sociale s’est très rapidement développée ; j’ai rencontré des britanniques de mon âge dans ma résidence étudiante, passé du temps avec des étudiants internationaux de différents horizons grâce au programme d’intégration et me suis liée avec des jeunes de mes cours. Pour le reste, les associations étudiantes (peinture, cuisine, débat, cinéma etc) et les clubs de sport m’ont aussi permis de m’épanouir.
Les différences entre les deux systèmes
Maintenant que je suis en troisième et dernière année de licence, j’ai pu prendre du recul sur mes études. Toujours en contact avec mes amis français, je peux également me permettre de comparer le système d’étude dans les deux pays. Je pense que la différence majeure entre les deux réside dans le fait que le Royaume-Uni encourage des études hétérogènes diversifiées.
La France est excellente pour ce qui est de fournir un enseignement de qualité très spécialisé, reconnu internationalement.
Parallèlement, un diplôme britannique n’est pas seulement représenté par les études. Les jobs à mi-temps, les participations dans les clubs et associations étudiantes, les cours de langue, les voyages et opportunités de volontariat sont tout aussi importants que la note finale de troisième année. En cela, les universités forment des jeunes qui ont confiance en eux et qui s’épanouissent à travers d’autres étiquettes que celles données par leur diplôme. Par ailleurs, l’enseignement britannique n’est pas basé sur l’exigence et la perfection mais plutôt sur l’acceptation de soi, la constante recherche de ce qui peut être amélioré.
Aujourd’hui, mes études à Londres touchent à leur fin et je ne regrette absolument pas cette décision. Je suis maintenant bilingue et j’ai grandi grâce à cette expérience à l’étranger. J’ai reformé un réseau d’amis et un réseau professionnel dans une autre langue et je sors de cette aventure très enrichie. C’est une expérience que je recommande à tout le monde !