De Mary Ann Wilson , Professeur, British Council

28 juin 2022 - 18:22

enfants avec des troubles d'apprentissages

Dans le cadre d'une série de blogs exposant les méthodes que nous utilisons dans notre centre d'apprentissage de l'anglais à Paris, nous avons le plaisir d’interviewer notre coordinatrice des besoins éducatifs particuliers, Mary Anne Wilson, qui nous parle de son rôle et de la manière dont elle aide nos élèves.

Quel est votre rôle ici au British Council ?

Mon rôle de coordinatrice des besoins éducatifs spéciaux consiste à répertorier tous les élèves ayant des besoins éducatifs supplémentaires, à en informer leurs enseignants en début d'année scolaire, et à les conseiller tout au long de l'année sur les meilleurs moyens d'aider ces élèves à avoir accès au matériel pédagogique utilisé en classe pour qu’ils puisent participer efficacement aux activités de groupe.

Dans la mesure du possible, notre objectif est d’instaurer un enseignement inclusif dans nos classes. Une grande partie de mon travail consiste à créer un lien entre les enseignants, les parents et les élèves eux-mêmes, et d’assurer le maintien de la communication entre tous ceux qui sont impliqués dans le processus d'apprentissage.

Quelle est la formation nécessaire pour exercer ce métier ? 

Je pense que je me suis toujours intéressée aux différents modes d’apprentissage des enfants. Lorsque je vivais en Irlande du Nord, j'ai assumé le travail d’assistante pédagogique, chargée d’aider les élèves dyslexiques ou ayant des difficultés scolaires d’ordre général et, ultérieurement, les élèves atteints d’autisme.

J'ai obtenu une maîtrise en éducation spécialisée et inclusive, ce qui m'a donné une excellente formation académique dans ce domaine.

Comment identifiez-vous les élèves qui ont besoin d’un soutien supplémentaire ?

J'ai exercé la fonction de coordinatrice des besoins éducatifs spéciaux pendant de nombreuses années, ce qui m’a permis de recueillir de nombreuses informations applicables aux élèves inscrits au British Council.

Lorsque de nouveaux élèves s'inscrivent à nos cours, nous demandons aux parents si leurs enfants ont des besoins éducatifs spéciaux dont nous devrions être informés, afin d’aider ces élèves à obtenir les meilleurs résultats pédagogiques possibles.

Bien entendu, c’est aux parents qu’appartient la prérogative de partager avec nous ces informations, mais nous les rassurons en leur garantissant que nous stockons ces informations dans un espace sécurisé auquel seul un nombre limité de personnes, celles qui y sont autorisées, peuvent avoir accès.

Le partage de ces informations est destiné à aider leurs enfants et non à les exclure.

Qu’entendez-vous par inclusif ?

Notre objectif est de fournir un environnement pédagogique positif, accessible aux élèves ayant des besoins divers, qu'il s'agisse de besoins physiques ou neurologiques.

La notion d’inclusion va bien au-delà de la simple intégration physique des élèves dans nos salles de classe. Nous avons la responsabilité de nous assurer que les élèves puissent participer aux différentes activités et que les obstacles qui les empêcheraient d’apprendre soient éliminés. L’inclusion suppose également que nous nous engageons à surveiller et à adopter de nouvelles mesures.

Dans de très rares instances, quand il s’avère que les aménagements dont un élève a besoin sont impraticables dans un contexte spécifique, il nous est impossible de l’inscrire.

Comment cela fonctionne-t-il concrètement ? Pouvez-vous nous donner un exemple précis ?

Eh bien, je pourrais vous donner d'innombrables exemples. Nos professeurs sont particulièrement expérimentés dans la planification de leurs leçons, ce qui leur permet de répondre à une grande variété de besoins pédagogiques.

Nous sommes très flexibles et nous sommes bien conscients que tous les élèves ont des styles d'apprentissage différents, pas seulement ceux qui ont des besoins d'apprentissage spécifiques. Nous adaptons notre matériel pédagogique pour y intégrer à tout moment les diversifications nécessaires.

Pour vous donner un exemple précis, je pourrais vous parler d'un de nos élèves qui souffre de TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité). Il a suivi les cours chez nous quand il était en primaire et il est maintenant capable de participer à nos cours du secondaire. Prospérer est le seul mot qui me vienne à l’esprit pour décrire ses performances chez nous !

Dans ce cas, comment le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) affecte-t-il ses performances scolaires ?

Le TDAH est un conglomérat de déficits neurocognitifs générant des symptômes inappropriés qui affectent le développement des élèves, tels que l'inattention, l'hyperactivité et l'impulsivité.

En outre, ces enfants éprouvent des difficultés à planifier, ont de faibles compétences en matière d’organisation et des problèmes d'autocontrôle, problèmes associés à leur diagnostic. Comme vous pouvez bien l’imaginer, les exigences d'une salle de classe typique telles que se trouver dans une pièce propice à de multiples distractions, devoir rester assis, écouter, suivre des séries d’instructions, toutes ces exigences peuvent s'avérer très pénibles pour un élève qui éprouve déjà des difficultés. Le stress occasionné par la tentative de travailler dans une salle de classe affecte également la mémoire, qui à son tour a un impact sur les performances scolaires et, en fin de compte, sur la progression de l’élève.

Il était important que nous puissions ouvertement discuter ensemble des difficultés auxquelles se heurtait l'élève à l'école. Sa mère, le professeur et moi-même avons élaboré un plan qu’il nous était possible de mettre en place en classe. Cela comprenait de simples ajustements tels que lui permettre de se tenir debout pour écrire, le munir d’un petit carnet pour qu’il note ses pensées au lieu de les crier impulsivement et d’installer un fidget discret sous son bureau qu’il utilisait lorsqu'il se sentait stressé.

Il avait une petite fiche qu'il pouvait laisser sur son bureau pour signaler discrètement qu’il avait besoin d'aide. Le simple fait qu'on lui demande ce qu'il éprouvait et ce dont il avait besoin l’a rendu confiant et désireux de faire de son mieux en classe. Il savait que l'enseignant était là pour l’aider de toutes les manières possibles.

Ces mesures semblent très judicieuses et elles ont permis à cet élève d’avoir une expérience très positive à nos côtés. A ma connaissance, certains élèves ont un assistant personnel qui travaille avec eux dans leurs écoles. Que proposons-nous à ces élèves ?

Si un élève a un trouble d'apprentissage diagnostiqué qui nécessite l'aide d'un assistant personnel dans son école, il en aura également besoin dans nos cours.

Cet enfant se sera habitué à ce soutien supplémentaire et il serait injuste de lui demander de travailler chez nous de manière totalement indépendante.

Ce que nous conseillons aux parents, c'est qu’ils s'arrangent pour que quelqu'un accompagne l'élève. Habituellement, les assistants personnels sont des étudiants en psychologie qui s'intéressent aux différents modes d’apprentissage. Ils doivent, bien entendu, être bilingues en anglais et en français afin de communiquer efficacement le programme scolaire.

Quel est l’impact de cette situation sur les autres enfants de la classe ? Comment peut-on concilier le handicap de certains élèves avec les autres enfants ?

En raison des systèmes et des processus que nous avons mis en place et grâce aux excellentes compétences en gestion de classe de nos enseignants, la présence d’élèves ayant des besoins supplémentaires ne se démarque en aucune façon et n’a pas de répercussions sur les autres enfants.

Si certains élèves ont des besoins spéciaux manifestes, nous donnons en début d'année, une leçon sur l'inclusion et la diversité pour expliquer à l’ensemble de la classe comment nous valorisons et adoptons nous-mêmes tous les styles d'apprentissage, quels que soient les élèves.

Les enfants acceptent très bien la différence et certains de nos élèves ont donné des présentations sur leur propre façon d'apprendre.

D'après ce que vous me dites, je réalise à quel point il est important d’être informé de tout besoin particulier.

C’est absolument essentiel, autant du point de vue des élèves que de celui des enseignants. Plus nous avons d'informations, mieux nous sommes équipés pour les gérer. Vous pouvez me communiquer facilement ces informations.

Envoyez simplement un e-mail à troublesdapprentissage@britishcouncil.fr. Je vous contacterai si j'estime que j’ai besoin d’informations supplémentaires. Je communiquerai ensuite ces informations à tous les enseignants concernés.

Mary Ann Wilson

Professeur, British Council

Mary Ann Wilson est enseignante pour les enfants au British Council depuis 2007. 

Elle a été l'une des premières SENCO du réseau du British Council. Ayant terminé une maîtrise en éducation spécialisée et inclusive, combinée à son expérience, elle forme nos enseignants, assure la liaison avec les parents et trouve les stratégies appropriées pour faire face à une variété de problèmes SEN en cours de langue.