De Blogueur du British Council

16 mai 2011 - 11:19

Elle s’appelle Eva. Elle a décidé de mettre de côté sa carrière et ses ambitions à la naissance de son fils, Kevin. Mais Kevin n’aime pas sa mère. Le doute sur la haine du fils durant l’enfance laisse place à l’angoisse et à l’inquiétude au début de l’adolescence, à force de petits gestes quotidiens empreints d’une violence malsaine. À l’âge de 15 ans, Kevin commet l’irréparable.

Tilda Swinton incarne cette mère déchirée, désespérée, qui veut essayer de comprendre ce qui s’est passé pour que son fils devienne un monstre, un psychopathe, traînant le poids d’une culpabilité endémique et d’une souffrance sans échappatoire. Le film met en exergue la relation impossible entre une mère et son fils, et aborde sans détour la question du rôle de notre société lorsque la violence éclate au sein de structures familiales sclérosées. La mise en scène de Lynne Ramsay, au lieu de pencher du côté de la mère, reflète davantage la brutalité glaciale de Kevin, joué par Ezra Miller, et met l’accent sur une palette de rouges à glacer le sang.

We Need to Talk About Kevin est le seul film britannique en compétition dans la sélection officielle du Festival de Cannes cette année. Née à Glasgow en 1969, diplômée de la National Film and Television School en 1995, Lynne Ramsay reçoit un Prix du Jury à Cannes en 1996 pour son court métrage de fin d’études, Small Deaths. En 1999, elle présente son premier long métrage Ratcatcher dans la section Un certain regard à Cannes, puis Morvern Callar en 2002. We Need to Talk About Kevin est une adaptation du roman de l’écrivain Lionel Shriver, lauréate du Orange Prize for Fiction en 2005 pour ce livre qui fut un véritable best-seller aux États-Unis.