De Blogueur du British Council

11 mai 2011 - 14:33

MONUMENTA 2011, Anish Kapoor, Leviathan. Vues de l’œuvre et vues intérieures de l’œuvre au Grand Palais. Ministère de la Culture
MONUMENTA 2011, Anish Kapoor, Leviathan. Vues de l’œuvre et vues intérieures de l’œuvre.  ©

Didier Plowy

Né à Mumbai en Inde en 1954, le plasticien et sculpteur britannique Anish Kapoor est vite devenu l’une des figures marquantes de l’art contemporain, et jouit désormais d’une réputation internationale. Les œuvres d’Anish Kapoor, à la fois simples et grandioses, étonnent par leurs dimensions vertigineuses et fascinent par leur démesure. Formes convexes, couleurs primaires, surfaces réfléchissantes, ces sculptures hors normes renvoient le spectateur à sa propre place dans l’univers, et constituent une véritable plongée en apnée dans un monde immatériel et perméable.

Représentant de la Grande-Bretagne à la Biennale de Paris en 1985 et à la Biennale de Venise en 1990, Anish Kapoor a également remporté le prestigieux Turner Prize, et ses œuvres ont été exposées à la Tate Modern de Londres, au Guggenheim Museum de Bilbao, ainsi qu’au Museum of Modern Art de New York. Certaines de ses créations font même partie du paysage urbain, comme c’est le cas à Chicago, où Cloud Gate, une sculpture d’acier inoxydable d’environ 100 tonnes dont la surface polie agit comme un miroir, s’impose en plein cœur de Millenium Park.

Pour le Grand Palais, Anish Kapoor a réalisé une œuvre aussi monumentale que le suggère le titre de l’exposition. De l’extérieur, on dirait un zeppelin qui s’apprêterait à décoller, un objet gigantesque, polymorphe, que l’on ne pourra jamais appréhender dans sa totalité. Puis on pénètre à l’intérieur de la bête gonflée par 72 000 m3 d’air, et le monde entier soudain s’évanouit. Une fois franchies les portes tournantes, la pression qui monte et la chaleur étouffante provoquent un trouble, et c’est ensuite avec une émotion palpable que l’on a le sentiment de découvrir l’origine du monde. Une expérience bouleversante, que l’on interprétera volontiers comme un retour au stade embryonnaire ou une descente dans la caverne des tout débuts de l’humanité. 

+ Pour en savoir plus 

Du 12 mai au 23 juillet 2011, on peut retrouver un ensemble d’œuvres réalisées par Anish Kapoor à la Galerie Kamel Mennour, principalement sur le thème du manque et de l’absence, peut-être en écho à l’immensité du Leviathan présenté au Grand Palais. Anish Kapoor investira également la chapelle de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris jusqu’au 11 juin prochain, avec une série de sculptures de ciment dénuées de spectacle ou de grandiose. Enfin, jetez un coup d’œil à l’exposition virtuelle de propositions réalisées par Anish Kapoor pour la ville de Paris sur UrbanDive, où l’artiste présente quelques projets d’installations inédites aux quatre coins de la ville. Un trou béant sur la place du Palais Royal, une plaie qui creuse le sol de l’esplanade du Champ de Mars, une passerelle mobile à la surface réfléchissante pour remplacer le Pont des Arts… Des projets aussi audacieux qu’extravagants, que l’on aimerait bien voir un jour se réaliser ! 

MONUMENTA 2011 : Leviathan d’Anish Kapoor au Grand Palais, du 11 mai au 23 juin 2011.