- Le British Council et le Research Institute of Digital Innovation in Learning présentent les réponses d’un sondage mené auprès de 1 348 enseignants d'anglais du monde entier sur leur utilisation et leurs opinions dans le cadre d’une étude sur l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans l'enseignement de l'anglais.
- 54 % des personnes interrogées se sentent insuffisamment formées et 51 % expriment leur scepticisme quant à la capacité de l'IA à enseigner l'anglais sans enseignant.
- Les applications d’apprentissage des langues sont les outils utilisant l’IA les plus couramment utilisés par les enseignants, même si 24 % déclarent ne pas en utiliser.
Parmi les personnes interrogées, 60 % des enseignants d'anglais s’accordent pour dire que l'intelligence artificielle (IA) et la traduction automatique ne vont pas rendre l'apprentissage des langues inutile, selon une enquête réalisée par les experts en technologies éducatives du British Council, l'organisation internationale du Royaume-Uni pour les relations culturelles et les opportunités éducatives, et le Research Institute of Digital Innovation in Learning (à ODUGlobal, Université Old Dominion, Virginie, États-Unis). Dans leurs réponses écrites, de nombreux sondés ont souligné les différents aspects culturels, sociaux et émotionnels des langues et le fait que la valeur ajoutée de l’interaction humaine ne peut être remplacée par l’IA.
Le sondage, extrait de l’étude Artificial intelligence in English language teaching: Preparing for the future, a recueilli les réponses de 1 348 enseignants d'anglais de 118 pays et régions du monde sur l'utilisation de l'IA dans l'enseignement de l'anglais.
Conformément à la nécessité de continuer à apprendre les langues malgré l’arrivée de l’IA, 70 % des enseignants d’anglais conviennent que les apprenants devraient être capables d’écrire en anglais sans l’aide de ces outils.
Quant au rôle des enseignants dans ce nouveau paysage d’apprentissage, 51 % des personnes interrogées expriment leur scepticisme quant à la capacité de l’IA d’enseigner l’anglais sans enseignant d’ici 2035 et soulignent l’importance d’une présence humaine.
Pour 80 % des personnes interrogées, il est important de souligner également la nécessité de développer l'intelligence artificielle pour qu’elle soutienne l'apprentissage de différentes variations de l'anglais dans le monde, afin de faciliter l'inclusion et d’ancrer l'apprentissage des langues dans le monde réel ce qui devrait réduire les problèmes de standardisation et d'efficacité qui préoccupent les enseignants.
La neutralité exprimée par les enseignants dans une grande majorité des déclarations du sondage montre, selon les experts, l'incertitude générée par l'émergence de l'intelligence artificielle dans l'enseignement de l'anglais. En effet, seuls 20 % se sentent suffisamment formés pour utiliser l’IA dans leur enseignement contre 54 % qui se sentent insuffisamment formés. Un nombre important (27 %) restent neutres, ce qui indique une possible incertitude quant à leurs besoins en formation en IA.
Outils et utilisations de l'IA dans l'enseignement de l'anglais
Outre les avis des enseignants consultés, le sondage qui est inclus dans l’étude Artificial intelligence in English language teaching: Preparing for the future recueille des informations sur les utilisations que ces 1 348 enseignants d'anglais de 118 pays et régions font de l'IA dans leur enseignement de la langue anglaise.
Les outils qui utilisent l'IA les plus couramment utilisés par les enseignants sont les applications d'apprentissage des langues (48 %), de génération automatique des textes (37 %) et les chatbots (31 %). Cependant, 24 % des personnes interrogées déclarent n’utiliser aucun des outils IA listés.
En ce qui concerne les utilisations les plus répandues de l'IA dans l'enseignement de l'anglais, 57 % l'utilisent pour créer leur matériel de cours, suivi par ceux qui l’utilisent pour aider leurs apprenants à pratiquer l'anglais (53 %) et pour la création de plans de cours (43 %). Cependant, 18 % des personnes interrogées déclarent n’utiliser l’IA à aucune de ces fins, ce qui pourrait être lié une fois de plus au manque de formation en IA et à l’incertitude quant à son impact sur le présent comme l’avenir de l’enseignement de l’anglais.
A propos de Artificial Intelligence in English language teaching
Dans l’étude Artificial intelligence in English language teaching: Preparing for the future, les experts en technologies éducatives du British Council et du Research Institute of Digital Innovation in Learning (à ODUGlobal, Université Old Dominion, Virginie, États-Unis) explorent l'utilisation de l'IA dans l'enseignement de l'anglais et l'apprentissage dans le monde entier.
Cette étude, unique en son genre, comprend trois parties : étude de la documentation existante, sondage auprès des enseignants et entretiens qualitatifs. Elle comprend une analyse approfondie de la manière dont l'IA est actuellement utilisée dans l'apprentissage et l'enseignement de l'anglais, les thématiques sur lesquelles se concentrent les recherches actuelles et le ressenti des enseignants et d’autres parties prenantes clés sur l'émergence et la mise en œuvre de technologies liées à l’intelligence artificielle qui évoluent rapidement.
L’importance de développer les connaissances en intelligence artificielle des enseignants et des apprenants est un thème clé qui émerge de l’étude. La publication analyse aussi les préoccupations éthiques concernant l’utilisation et la réglementation de l’IA. Parmi les enseignants, le rapport révèle que ces préoccupations sont contrebalancées par un sentiment d'enthousiasme et d'espoir. En général, les enseignants ne craignent pas d’être remplacés par des outils basés sur l’IA dans un avenir proche.
En plus d’identifier le potentiel de l’IA pour générer de nouvelles opportunités d’enseignement et d’apprentissage, l’étude cite également le risque que cette dernière puisse aggraver les inégalités existantes dans l’éducation mondiale. Il a été démontré que l’IA utilise des pédagogies et méthodologies d’apprentissage obsolètes et il existe également des biais dans les données utilisées pour entraîner les systèmes d’IA.
George Wilson, Directeur des programmes d’anglais au British Council France, déclare : « Nous entrons dans une nouvelle ère passionnante de l’enseignement des langues dans laquelle l'IA devrait devenir un outil positif pour les apprenants et les enseignants de l'anglais. Cependant, il est essentiel que nous réfléchissions longuement à la meilleure façon d'atteindre cet objectif. Ce rapport du British Council est une première étape nous permettant de comprendre à la fois l'histoire de l'IA dans l'enseignement de l'anglais et comment elle est utilisée aujourd'hui. Cette compréhension sera essentielle pour nous aider à prendre des décisions éclairées pour l'avenir. »